L’Hôpital ANDREVETAN
De 1340 à 2017, 676 ans d’histoire à La Roche sur Foron
En l’an 1340, les bourgeois et les seigneurs de La Région de La Roche, se cotisèrent pour construire et entretenir le premier hôpital dans le bourg franc de La Roche-sur-Foron.
Cet hôpital ou « la maison de Dieu » comme on disait au moyen-âge, fonctionnait grâce aux dons ; des sols, des livres, des florins, des francs…selon l’époque. Cette fondation de Bienfaisance s’agrandissait grâce à la générosité de différentes familles nobles du pays. Un syndic fut créé, ainsi qu’un premier règlement. L’Administration par ce syndic assisté du plébain (responsable auprès de l’évêque), fut officiellement confirmée le 8 juin 1374 par le Cardinal Robert de Genève qui deviendra le pape Clément VII, et durera jusqu’en 1792.
Le premier établissement, plus souvent appelé aussi « Maison des Pauvres », situé en bas de la rue Perrine aura diverses activités. Hôpital, hospice, la fonction était plus caritative que médicale et représentait principalement l’accueil des pèlerins, voyageurs et indigents de la région. Mais le bâtiment de l’hospice comprenant deux étages, sera aussi « maison de ville » (mairie), salle de garde, prison, horloge, stockage du matériel des pompiers, magasins, chapelle, abattoirs etc. …
La cité de La Roche-sur-Foron a du faire face à nombre de problèmes ancestraux et la nécessité fit que dès 1750 l’hôpital, en privilégié, bénéficiera de travaux de rénovation de ses bâtiments pendant une quinzaine d’années. Mais les années passaient et le bâtiment qui n’était plus entretenu par manque de finances, se dégradait à nouveau. En 1844 le Conseil commença le transfert des services de la commune dans le nouvel hôtel de ville nouvellement bâti en plein centre de La Roche-sur-Foron quand le 9 août de cette même année, un incendie dévasta le bâtiment de la Maison des Pauvres et une partie de la Mairie encore en cours. Malgré le coût des réparations, l’hospice pu disposer des parties épargnées par l’incendie occupées par le Conseil.
En 1847, la Congrégation de la Charité de La Roche-sur-Foron , prend en charge le bâtiment de la rue Perrine l’affecte en priorité aux services de l’hospice . Le 21 janvier 1861, après l’annexion, par arrêté préfectorale Le 21 janvier 1861, la Congrégation de la Charité devient « bureaux de Bienfaisance » et sera soumis aux lois françaises sous l’administration intérieure de l’Etat. De ce fait, l’Hospice-Hôpital-Maison des Pauvres devient une administration publique.
Le 26 septembre 1864, le Dr Andrevetan est nommé par le préfet, membre de la commission administrative de l’Hospice. (arrêté du 18/09/1873).
En 1881, faisant suite au testament du Dr Andrevetan décédé en 1879, sa maison de la place St Jean, deviendra l’hôpital Andrevetan. En léguant sa propre maison, pour en faire un hôpital, et sa fortune, il offrait à la ville de La Roche toutes les possibilités pour bénéficier des dernières méthodes et techniques pour soigner les malades. Recueillir c’est bien, mais soigner c’est encore mieux !
Le Conseil municipal présidé par le maire M. Plantard, accepte le testament et crée l’hôpital Andrevetan. Cependant l’hôpital-hospice, rue Perrine existe toujours et les deux établissements portent à confusion et à quiproquo surtout concernant différents dons.
En 1903-1905, la Commission de l’hôpital-hospice, dans l’objectif de créer un vrai hôpital répondant aux nouvelles normes, rachète le couvent des Capucins, bâtiments édifiés en 1617, mis en vente lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et décide de vendre l’hospice-hôpital place St Jean pour le financer. L’emplacement est parfait, situé entre le Foron et la Tour de l’ancien château des Comtes de Genève avec un ensoleillement complet. La vue est admirable sur la Vallée de l’Arve et la Chaîne des Préalpes. Après maintes tourmentes, juridiques, administratives et financières, le couvent désaffecté sera modifié et mis aux normes de l’époque.
1905 apporte des modifications dans la législation relative à la Santé Publique. La loi du 14 juillet 1905 prévoit l’hospitalisation, des infirmes, des accidentés du travail, des incurables privés de ressources, des vieillards. L’ancien couvent devint ainsi hospice, hôpital, Orphelinat mais comme but majeur l’hébergement des « Vieux ».
Petites anecdotes entre 1885 et 1913 : La Roche-sur-Foron, en 1885, devient une des premières villes éclairées à l’électricité grâce à l’avant-gardisme du maire M. Plantard. Cette toute petite cité savoyarde blottie dans la neige à dix lieues du Mont Blanc a été qualifiée de Ville Lumière. De ce fait, la commission administrative demandera l’installation de 4 lampes et 10 bougies dans plusieurs salles de l’hôpital. En 1913, ce progrès permettra à la Commission administrative de faire installer des sonneries électriques en plus de l’éclairage dans l’hôpital.
La guerre étant déclarée le 3 août 1914, l’inauguration n’aura jamais lieu.
En 1915, l’hôpital se modernise encore et les services hospitaliers semblent opérationnels. On y reçoit les malades de moins de 7 ans, des fous, des furieux, des tuberculeux, des incurables, des gâteux. Un tout de 37 lits avait été prévu.
En 1917, le nouvel hôpital Andrevetan bénéficiera d’une première directrice Sœur Stanislas Manipoud, des Sœurs de la Charité.
Le nouvel hôpital semble avoir trouvé sa place définitive dans l’ancien couvent.
En 1958, sur la demande de la population rochoise, une nouvelle aile fût construite pour accueillir une maternité de 10 lits et un service de médecine. Ne recevant aucune aide de l’Etat et autres services publiques, l’assemblée gestionnaire a dû contracter des emprunts pour réaliser ce projet qui fut bien accueilli par le canton au début mais qui alla en s’amenuisant par la suite ce qui fit monter le tarif journalier. La maternité devint trop chère pour cette région rurale. Tenant compte des difficultés de gestion, la maternité fermera en 1963 et les locaux seront affectés uniquement à la médecine.
En 1965-1981, l’arrivée d’un nouveau directeur Mr Henri Spina, fit évoluer l’hôpital avec de nouvelles installations améliorant ainsi le confort, l’hygiène et les conditions de travail du personnel : la réfection du chauffage central, l’installation d’une nouvelle cuisine, la rénovation de la buanderie, car une grande partie du linge était lavé à la main, la création d’une nouvelle installation téléphonique, le doublage des baies vitrées de médecine et autres aménagements tout aussi importants. L’hôpital rural de La Roche-sur-Foron, comprend 147 lits dont 110 lits en hébergement et 37 lits en médecine, 4 médecins, un pharmacien, 35 agents, une communauté de 9 religieuses de la Congrégation des Sœurs de la Charité et s’assure différents services extérieurs comme un Aumônier, un Chirurgien-dentiste, un Masseur-Kinésithérapeute, un Coiffeur.
En 1985-1991 le Conseil d’Administration décide d’entreprendre la restructuration complète de la partie Hospice afin de supprimer les chambres communes, de créer une salle de séjour, de rénover la chapelle et de renouveler le mobilier.
Les travaux débutèrent par la création d’un bâtiment neuf de 69 lits et la restructuration du bâtiment ancien qui comprendra ainsi 45 lits.
Entre temps au 1er janvier 1988, les 40 lits de médecine sont transformés en :
• 13 lits de médecine
• 12 lits de Moyen Séjour
• 15 lits de Long Séjour
L’établissement compte au terme de ces travaux :
• 114 lits qui ont été « humanisés» en Maison de Retraite dont 41 chambres individuelles et 37 chambres à 2 lits.
Il y a par ailleurs, l’aile non rénovée, comprenant 13 lits de médecine et 12 lits de Moyen Séjour.
2000 à 2013 – Les années qui suivront verront des évolutions importantes dans les prises en charge offertes par l’établissement
• Au 1er janvier 2000, l’Hôpital Andrevetan intègre la gestion d’un Service de Soins Infirmiers à Domicile (précédemment géré par une Association Loi 1901) que l’on appellera le SSIAD, prenant en charge 18 Personnes Agées.
• Au 22 février 1999, un lit d’hébergement temporaire est mis en place.
• Au 1er janvier 2009 les 15 lits de Long Séjour sont transformés en lits d’Ehpad.
• Au 1er janvier 2011, les 12 lits de Médecine sont transformés en lits de Soins de Suite et Réadaptation.
Mais, l’Aile de Médecine/Soins de Suite et Réadaptation devient de plus en plus vétuste, le bâtiment construit en 1991 et celui restructuré en 1992 ne peuvent pas s’adapter aux évolutions des besoins (résidents de plus en plus dépendants physiquement, majoritairement atteints de la maladie d’Alzheimer). L’établissement s’emploie à faire valoir la nécessité de travaux, dans un premier temps de la seule aile de médecine puis de l’ensemble de la structure.
En octobre 2011, un accord conjoint de l’Agence Régionale de Santé et du Conseil Général de la Haute-Savoie
– la capacité du nouvel hôpital à 175 lits et places,
– Valide la reconstruction à proximité de l’établissement Public de Santé Mentale de la Vallée de l’Arve
– Invitant à des complémentarités avec cet établissement.
2017, le projet de reconstruction est achevé. Le déménagement a eu lieu fin mai.
Nouvel hôpital 2017
Actuellement l’établissement prend en charge :
• En secteur sanitaire : 25 patients en Soins de Suite et Réadaptation,
• En secteur médico-social :
o 120 résidents en Ehpad dont 2 en hébergement temporaire et une unité sécurisée de 24 résidents dont 2 en hébergement temporaire.
o 6 places d’accueil de jour
o 35 patients en Service de Soins Infirmiers à Domicile et 2 personnes adultes de moins de soixante ans présentant un handicap ou atteintes de pathologies chroniques.
Par ailleurs, il assure la direction d’une autre entité juridique autonome, l’Ehpad Vivre Ensemble de Saint-Pierre-en-Faucigny qui compte 49 lits d’Ehpad dont 2 pour de l’hébergement temporaire.